Histoire|

En 1256, quatre années après sa fondation, et alors que plusieurs centaines de familles se sont installées dans la bastide, le roi Louis IX (Saint-Louis) accorde des privilèges à Villefranche. La ville se dote alors d’un pouvoir consulaire, forme de pouvoir moderne que l’on retrouve dans certaines villes médiévales du Sud-Ouest ayant obtenu le droit de s’administrer elles-mêmes. C’est par exemple le cas de Séverac-le-Château ou de Toulouse avec les capitouls.

Chaque année à Villefranche, quatre consuls sont désignés parmi les bourgeois de la ville. Quatre consuls comme les quatre quartiers ou “gaches” que compte la bastide :

  • la gache de l’Eglise,
  • la gache du Gua,
  • la gache de la Fontaine,
  • et la gache du Puech.

Les consuls sont normalement élus pour un an, mais ont le droit de se représenter, ce qu’ils ne manquent pas de faire.

Parmi ces quatre consuls, le “premier consul” est celui qui a le plus de pouvoir et d’autorité.

Les consuls remplissent un certain nombre de fonctions : ils représentent les habitants, défendent leurs intérêts, reçoivent leurs doléances, arbitrent les litiges et rendent compte au Roi de la bonne gestion de la ville.

Ils siègent et se réunissent dans la maison consulaire ou “maison commune”, mentionnée dès 1350, dans laquelle sont conservés les sceaux, les clefs de la ville, les livres de compte et les archives.

Très longtemps, la maison consulaire sera située entre l’actuelle rue Bories et la rue du Consulat, à deux pas de la place Notre-Dame.

Les consuls veillent à faire respecter les réglementations commerciales et s’assurent de la qualité des marchandises qui sont vendues dans les échoppes, sur les marchés et les foires.

Les consuls ont sous leur responsabilité la police, l’entretien de la voirie, la mise en défense de la ville, ainsi que la perception des taxes et impôts dont une partie est reversée au roi de France. Ils doivent également faire bâtir les équipements urbains nécessaires au confort des habitants et indispensables à la croissance économique de la ville : halle, poids et mesures, fontaine publique, pont, fours banaux, mazel, hôpitaux, atelier monétaire, etc.

Parés d’un habit noir et bleu fort coûteux (il deviendra noir et rouge en 1370), et assistés par quatre sergents, les consuls reçoivent à partir de 1323 l’autorisation de rendre la justice avec le bailli, pour le compte du sénéchal du Rouergue qui représente le roi de France.

L’exercice consulaire périclite progressivement pour devenir une charge honorifique, et disparaît au XVIIIème siècle lorsqu’est créée la charge de maire.

Ci-dessous, le sceau du Consulat de Villefranche, vers 1380-1389 :

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Pays d’art et d’histoire des Bastides du Rouergue
Association des Bastides du Rouergue
Service de l’architecture et du patrimoine
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www.bastidesdurouergue.fr

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