La promenade du Guiraudet se situe face au parc de l’hôtel de ville. C’est un espace paysagé et arboré apprécié des Villefranchois. Voici son histoire.
Au Moyen-Age, la ville était ceinte de fortifications percées de plusieurs portes d’entrée, chacune identifiée par un nom.
Dans un document de 1368, l’actuelle rue du Sergent Bories est dénommée comme carriera recta per quam itur versus portam de Yraudeto (rue droite par où l’on va vers la porte de Yraudet). A cette époque, les noms de voirie n’étaient pas fixés, aussi la dénomination d’une rue, d’une porte ou d’un espace urbain tel que l’actuelle promenade du Guiraudet est en lien direct avec l’histoire des habitants.
Les annales d’Etienne Cabrol signalent le logement, dans la partie basse de l’actuelle rue du Sergent Bories, de Guillaume Yraudet ou de Yraudet, notaire et premier consul de la ville en 1285. Ce personnage a vraisemblablement donné le nom à la porte de l’enceinte fortifiée y conduisant.
Les anciens moulins du Guiraudet
Dès le XIVème siècle, des documents témoignent que l’actuelle promenade du Guiraudet accueillait deux moulins, alimentés par les eaux amenées depuis les terroirs de Toulonjac et des Imberts par le ruisseau Notre-Dame.
Ce dernier se divise en deux ; l’un des deux bras, le Vénéric, chemine à travers la ville, nourrissant au passage la retenue d’eau du moulin de la Conque. Actuellement, il coule sous le boulevard de Gaulle, la Douve et le Guiraudet et se jette dans l’Aveyron entre les deux ponts (voir la grande grille au niveau des quais).
Le moulin du Guiraudet
Vers 1369, Barthélémy Rigal, notaire, fait construire sur les eaux du Vénéric près de la porte du Guiraudet, un moulin à blé à trois meules.
Après le départ des anglais ayant occupé le Rouergue durant la guerre de cent ans, il est démoli par ordre du sénéchal Guy de Lasterie car il était considéré comme préjudiciable pour la défense de la ville.
Le moulin des Pauvres
Avant de se jeter dans l’Aveyron entre les deux ponts, le Vénéric alimente un autre moulin connu sous le nom de moulin des Pauvres. Les manuscrits confirment son existence dès 1355. Au fil du temps, il connaît plusieurs appellations : moulin de Tranier, moulin bas ou encore moulin de Trochi.
Ce n’est qu’à partir de 1576 que ce moulin détenu par Rigal de la Roche, procureur du roi, Guillaume Gautier et le prieur de Laramière, est concédé aux pauvres de l’hôpital Saint-Loup.
Toutefois, ce moulin ne procurait que de maigres revenus. Il est ravagé par un incendie en 1924.
L’aménagement de la promenade du Guiraudet
Pour la première fois, vers 1643, l’actuelle rue du Sergent Bories est orthographiée comme Guirodet.
A partir du XVIIIème siècle, cet espace est appelé promenade publique du Guiraudet. Sur l’initiative du maire Alexis Pié (maire de 1798 à 1799), des travaux sont entrepris sur le Guiraudet. La promenade est partiellement nivelée au cours des années 1799 et 1800, et deux doubles rangées d’arbres sont plantées.
Plus tard, une ouverture d’une dizaine de mètres, pratiquée au centre, donne accès aux véhicules, et des passages piétons sont aménagés.
A la même époque, on réalise le parapet de l’actuelle rue Gautharie. En 1839, la construction quai de l’hôpital avec exhaussement du niveau du sol et la couverture du ruisseau en 1883 donnent à cette promenade, la plus fréquentée de la ville, les bases de son aspect actuel.
La seconde moitié du vingtième siècle laisse son empreinte goudronnée sur ce site.
En 2004 débute une nouvelle campagne d’embellissement de cet espace urbain agrémenté d’une œuvre d’art (fontaine) réalisée par le sculpteur José Ballester.
Pour en savoir plus sur Villefranche-de-Rouergue, son patrimoine et son histoire :
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