Le coeur de Villefranche-de-Rouergue est un exemple majeur (et parmi les mieux conservés) d’un modèle d’urbanisme médiéval, celui des “bastides”, où l’espace urbain est organisé et découpé de manière rationnelle, selon un plan particulièrement bien réfléchi.
Les 4 gâches
Implantée sur la rive droite de l’Aveyron, au carrefour de routes et de chemins, la trame viaire de la bastide de Villefranche-de-Rouergue se fonde sur deux axes principaux pré-existant à la bastide.
Ils délimitent ainsi 4 gâches ou quartiers : la gâche de l’Eglise, celle du Gua, celle de la Fontaine et celle du Puech, la plus vaste.
On appelle le “carré des gâches” le carrefour ou point de rencontre de ces 4 quartiers historiques, à l’angle de la rue Camille Roques et de la rue de la République.
Un réseau viaire bien hiérarchisé
Le réseau viaire de la bastide est bien hiérarchisé. Cinq voies principales parallèles traversent la bastide d’est en ouest, et suivent les courbes de niveau. Deux autres voies, perpendiculaires à ces dernières, sont orientées nord sud. Elles suivent la déclivité du terrain. Ces rues charretières, majeures, sont aménagées avec une largeur de 5 à 6 mètres.
De cette ossature principale, s’ouvrent de nombreuses voies secondaires, appelées rues traversières ou ruelles. Elles possèdent 2 à 3 mètres de largeur et sont principalement orientées nord sud dans le sens de la pente.
Le découpage de la bastide en ilots réguliers
Les ilots sont réguliers et leur constitution systématique. Sur le modèle quercynois, en “peigne” ou “binaires”, ils sont organisés en deux rangées de bâti avec au centre une venelle ou androne.
Bien avant l’installation du réseau d’assainissement, les venelles, généralement implantées dans le sens de la pente, assuraient l’écoulement des eaux usées de la maison (évier, latrine…) et des eaux de pluie vers la rivière Aveyron.
On peut noter la présente de grands ilots qui correspondent à l’établissement d’édifices ou ordres religieux tels que les Cordeliers.
Les parcelles et le bâti dense
Les ilots sont divisés en parcelles ou unités foncières. Dans la plupart des ilots, ces unités sont bâties sur la totalité de la surface. La charte de Coutumes mise en place lors de la fondation de la bastide confiait à l’habitant un lot à bâtir “ayral” et une pièce de terre “casal” ou “ort” située à l’extérieur des murs.
La dimension des parcelles est très variable, dictée par le statut et le métier du propriétaire ainsi que les évolutions telles le remembrement. Les parcelles médianes ont une surface de 60 à 80 m² au sol, mais dans les ruelles les parcelles sont souvent très petites, entre 20 et 40 m² seulement. Y sont édifiés de petites maisons ou des bâtiments annexes.
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Association des Bastides du Rouergue
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