Un évènement exceptionnel et de niveau mondial s’est tenu à Villefranche-de-Rouergue le 30 octobre 2023 : l’avant-première de la série Netflix “Toute la lumière que nous ne pouvons voir” (All the light we cannot see), en souvenir du tournage qui s’est déroulé dans notre ville en juillet 2022.
Shawn Levy, le réalisateur de la série, a souhaité que deux épisodes de 52 minutes soient diffusés lors de cette avant-première, sur les quatre que compte la série.
Le public et les invités se sont pressés pour remplir les deux salles du cinéma CinéAzur Le Vox de Villefranche-de-Rouergue.
Après les discours du Maire Jean-Sébastien Orcibal et de Karim Ghiyati, directeur d’Occitanie films, rappelant la genèse de cette série et les raisons du choix de Villefranche-de-Rouergue comme lieu de tournage principal (lire cet article pour en savoir plus), les lumières se sont baissées et la projection a débuté.
Photo : Shawn Levy et Hugh Laurie place de la Fontaine, à Villefranche-de-Rouergue (crédit : Doane Gregory)
Une série de très haute qualité
Le premier épisode s’ouvre dans le terrible fracas d’un bombardement sur Saint-Malo. Marie-Laure, la jeune héroïne malvoyante (Aria Mia Loberti), trouve pourtant la force de continuer son émission de radio clandestine. Son but : transmettre des messages à la Résistance et aux Alliés concernant les positions des forces allemandes, sous la forme de passages du roman Vingt mille lieues sous les mers.
En parallèle, un jeune soldat allemand, Werner (Louis Hofmann), l’écoute avec attention et admiration, alors même qu’il est sensé déceler et détruire tout émetteur ennemi. Son inaction provoque les soupçons de ses supérieurs : il se met en danger.
Au même moment, toujours dans le Saint-Malo en ruines, un officier allemand psychopathe, von Rumpel (Lars Eidinger), recherche Marie-Laure pour une autre raison : retrouver une pierre précieuse aux pouvoirs miraculeux, l’Océan de flammes, ayant appartenu à son père. Il est prêt à tout pour cela, cette pierre constituant son seul espoir de guérir sa maladie incurable.
Première impression : nous avons à faire à une série de grande intensité et de très haute qualité. Le scénario n’offre pas une minute de répit, entre moments de tension, d’émotion, d’humanité, sans oublier les flash-backs dans l’enfance des héros avant de retourner dans le Saint-Malo bombardé, dans le huis-clos d’une ville dont les portes ont été volontairement fermées par les Allemands afin que la population, affamée, ne puisse s’échapper.
Les effets spéciaux, d’un réalisme à couper le souffle, sont omniprésents sur les plans larges de la ville en voie de destruction totale.
Et puis il y a le jeu des acteurs, remarquable de justesse : une Aria Mia Loberti touchante, entre force et fragilité, un Louis Hofmann tout en tension et un Mark Ruffalo (jouant le père de Marie-Laure) débordant d’humanité.
L’esprit du roman respecté
La série est basée sur le roman d’Anthony Doerr, Toute la lumière que nous ne pouvons voir, prix Pulitzer 2015. Certaines scènes et éléments ont été modifiés ou ajoutés, mais l’esprit reste intact : on retrouve toute l’intensité tragique ainsi que la violence du livre.
La barbarie nazie est décrite sans détour : son ressort, sa perversité, sa férocité sans limite, sa logique auto-destructrice. Une barbarie à laquelle Werner est formé à l’école d’élite des jeunesses hitlériennes, dans des scènes dures mais particulièrement réussies.
Les ténèbres sont omniprésentes, pourtant la lumière réussit parfois à percer, éclipsant soudainement le mal absolu. Des sentiments contradictoires se mélangent, les personnages sont pris au piège d’une spirale destructrice, poussés à faire des choix impossibles, trouvant la force de résister, se laissant parfois aller à l’indicible. L’ambiguité de Werner est frappante, jeune homme formé à la haine mais qui refuse de laisser s’éteindre en lui la voix de la vérité et de l’espérance. Le livre comme la série soulèvent des questionnements philosophiques profonds.
L’omniprésence de Villefranche à l’écran
C’est une bonne surprise pour les Villefranchois : la projection en avant-première de “Toute la lumière que nous ne pouvons voir” a permis de constater l’omniprésence de leur ville à l’écran, la quasi-totalité des scènes de rues y ayant été tournées, mais aussi certaines scènes intérieures, comme la boulangerie à l’angle de la place Notre-Dame (lieu où Marie-Laure se rend pour récupérer des messages codés) ou encore le restaurant “La bouche en folie” rue Prestat.
Beaucoup de façades du coeur de ville sont reconnaissables, ainsi que de nombreuses ruelles, certes transformées par les décors et les effets spéciaux.
La place Notre-Dame, le porche de la collégiale et les arcades Reyniès apparaissent sous des tonnes de gravats que Werner escalade à de multiples reprises. Marie-Laure déambule dans la ville défigurée, sur les pavés que les Villefranchois reconnaîtront facilement.
Autre scène marquante : un carrousel en feu sur la place Notre-Dame représente l’innocence de l’enfance prise dans les flammes de la haine. C’est là que Marie-Laure et Werner manquent de se croiser.
La place de la Fontaine est mise à l’honneur dans de multiples scènes : on y retrouve la maison de Marie-Laure (rue Vauborel dans la fiction), tout près de la parfumerie (actuel musée de Villefranche-de-Rouergue).
Rappelons-le, Villefranche-de-Rouergue a été choisie pour sa ressemblance avec le Saint-Malo d’avant-guerre : un centre-ville très compact, des ruelles très étroites et des façades et vitrines typiques des années 1940.
Epilogue
La série “Toute la lumière que nous ne pouvons voir” (All the light we cannot see) sortira le 2 novembre 2023 sur Netflix. Nul doute qu’elle marquera l’actualité de Netflix en cette fin d’année, mais aussi la carrière des acteurs qui y ont participé. Une série qui place Shawn Levy au rang des réalisateurs les plus talentueux du moment.
Villefranche-de-Rouergue, ses habitants et ses représentants sont fiers d’avoir participé à cette incroyable aventure.
Lire aussi les autres articles de notre blog : Tournage Netflix – Making of
Remerciements : Shawn Levy, Netflix, Netflix France, Occitanie films, cinéma CinéAzur Le Vox, Sarah Prata photographe, et tous ceux qui ont permis que cette avant-première soit un succès.
Bande-annonce officielle :
