Le quai de la Sénéchaussée évoque les anciens bâtiments de la sénéchaussée du Rouergue, à l’actuel emplacement du théâtre municipal plus une partie de la place du Présidial.
En 1821, le quai est dénommé “quai du palais”, plus tard vers 1880 il est communément appelé “quai Saint-Jean” ou simplement “le quai”. C’est en 1893 que la voirie est dénommée quai de la Sénéchaussée.
L’idée de la construction d’un quai est ancienne mais elle n’avait pu aboutir, sans l’autorisation de l’intendance de Montauban jugeant l’ouvrage comme un agrément sans réelle utilité. Toutefois, l’assemblée de Haute-Guyenne, siégeant à Villefranche-de-Rouergue (qui réunit à partir de 1779 les compétences administratives du Quercy et du Rouergue), se prononce pour la construction du quai.
Les travaux sont confiés à l’entrepreneur villefranchois Caylet en 1785, qui réutilise pour l’occasion les pierres des anciens remparts de la ville. Le quai, achevé en 1790, contribue à l’embellissement de la ville, prémunit des inondations et améliore la circulation des personnes et des biens pour la traversée de la ville.
Qu’est-ce qu’une “sénéchaussée” ?
La sénéchaussée est une circonscription administrative, financière et judiciaire de la province du Rouergue établie au XIIIème siècle. Villefranche-de-Rouergue, ville nouvelle fondée en 1252, obtient le siège de cette juridiction en 1370, détrônant Najac.
La sénéchaussée était le siège du Sénéchal, noble d’épée, représentant et officier du Roi, véritable gouverneur du Rouergue aux pouvoirs très étendus : justice, guerre, police et finances. Par ailleurs, le Sénéchal assiste à l’élection des Consuls de la ville.
Au fil du temps, les pouvoirs du Sénéchal se concentrent sur le judiciaire.
Précisément, en 1552, un présidial (tribunal de justice) est établi à Villefranche-de-Rouergue. Cet organe institué par édit royal en 1551 décharge le parlement des appels d’importance secondaire. Le nouveau tribunal prit le nom de Sénéchal-Présidial.
Villefranche-de-Rouergue devient alors un centre judiciaire où se côtoient bourgeois, négociants, travailleurs, hommes de lois et procureurs.
Supprimés en 1791 par la constituante, les présidiaux sont remplacés par un tribunal de première instance. Il s’installe à Villefranche-de-Rouergue dans les anciens locaux de la sénéchaussée et du présidial remaniés lors des travaux du quai.
La construction du théâtre
En 1788, les membres du présidial prêtent leur palais aux dames pour en faire une salle de bal. Un événement annonciateur de la proposition du maire Marcellin Fabre, en 1896, devant le conseil municipal pour la construction d’une salle des fêtes à édifier sur l’emplacement de l’ancien palais de justice. Œuvre de l’architecte parisien Ernest Fage, le théâtre à l’italienne est inauguré les 23, 24 et 25 septembre 1898 dans une liesse populaire telle qu’il fallut recourir à la gendarmerie à cheval le dimanche soir pour contenir l’ardeur de la foule.
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