La Maison Dardenne (Ostal Dardena), classée au titre des Monuments Historiques en 1916, est une magnifique demeure Renaissance villefranchoise, construite dans les années 1540 pour Jean-Imbert Dardenne, négociant en cuivre et consul de la ville.
La Maison Dardenne est accessible par les arcades du Consulat qui bordent la partie basse de la place Notre-Dame.
L’hôtel particulier, organisé autour d’une cour qui desservait le magasin de Dardenne, permettait à ce dernier de recevoir sa famille et ses amis, d’impressionner ses collègues et ses meilleurs clients.
Dans la cour accessible au public (ci-contre), des remarquables loggias à l’Italienne ainsi que des balcons ornés de bustes de divinités romaines évoquent la légende de Tarquin et de Lucrèce.
La façade sud, qu’ornent les bustes du propriétaire et de son épouse, ouvre sur un large escalier supporté par des colonnes à l’Antique.
Les voûtes, constituées d’un foisonnant réseau de nervures et de clefs aveugles (photo plus bas), rappellent l’attachement des architectes et des sculpteurs du XVIème siècle à la tradition gothique.
Jean-Imbert Dardenne et Marguerite de Chalvet.
Jean-Imbert Dardenne épousa Marguerite de Chalvet, laquelle était issue d’un milieu humaniste extrêmement cultivé. Son frère, Mathieu de Chalvet, avait enseigné le droit à Toulouse et traduit les traités philosophiques de Sénèque.
Marguerite était connue pour sa beauté et sa vertu. C’est sans doute pour lui rendre hommage et lui prouver son amour que Dardenne opta pour un tel degré de luxe dans la décoration de la cour intérieure.
Dardenne se met lui-même en scène, comme pour rappeler son importance en tant que premier consul de la ville. Rappelons qu’il y avait à Villefranche quatre consuls pour administrer la ville, le premier ayant le rôle le plus important.
Les bustes et visages.
La cour intérieure de la maison Dardenne présente douze bustes de personnages féminins et masculins, sculptés dans le calcaire du Rouergue, les uns à l’antique et les autres à la mode Renaissance, dont la plupart ne sont pas identifiés.
Sur le mur en face de l’entrée, un homme et une femme, tournés l’un vers l’autre et vêtus à la mode du XVIème siècle, dont les bustes jaillissent des médaillons circulaires, accueillent le visiteur. Ils représentent très probablement Jean-Imbert Dardenne et son épouse dont on devine le bel ovale du visage.
Au-dessus du fronton de la porte qui permet d’accéder à l’escalier, se tient un petit amour muni d’un carquois et juché sur un globe. Au second étage, on distingue Lucrèce se poignardant sous le regard de son époux Tarquin Collatin. Ce thème très prisé à la Renaissance est également représenté au château de Graves, construit plus tard par Jean-Imbert Dardenne.
Pays d’art et d’histoire des Bastides du Rouergue
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