Jean de Pomairols (1592-1656) était seigneur de Gramond et de la Pèze, Président du Présidial de Villefranche et Juge criminel à la Sénéchaussée du Rouergue, à Villefranche.
Quelques explications. A cette époque, le Présidial était le palais de Justice rattaché à la Sénéchaussée, siège du Sénéchal, ce dernier étant chargé de représenter le Roi, de gérer la province et de rendre la Justice. Rappelons que Villefranche était alors la capitale du Rouergue.
Pomairols épouse Jeanne de Maritan le 4 février 1617 dans l’église des Cordeliers de Villefranche-de-Rouergue.
Il exerce les charges d’avocat et de procureur du roi (1615), de lieutenant criminel (1623) et de Président du Présidial (1630).
En 1628, un terrible épisode de peste s’abat sur Villefranche (d’avril à décembre) et sur tout le Royaume.
On emplit les charrettes de cadavres tandis
que les malades sont isolés dans un camp de fortune situé à l’extérieur de la bastide, pré de la Boudoumie.
Alors que les habitants et les consuls quittent la région pour fuir la contagion, Jean de Pomairols s’illustre par son courage : il décide de rester à Villefranche pour prévenir tout pillage et contenir la panique. Il conseille les édiles et fait respecter les lois.
Au milieu de la terreur, son comportement est jugé exemplaire, à l’image de celui de Durand de Montlauzeur, médecin qui reste pour soigner les malades et réconforter les mourants.
Au début de 1629, la population réinvestit la ville. Par délibération consulaire du 16 février 1629, le jardin et la maison de Jean de Pomairols sont anoblis.
En 1630, on installe dans la salle d’audience du consulat un tableau et une plaque de cuivre en l’honneur des services rendus par Jean de Pomairols à la ville.
Par lettre patente du 14 juillet 1633, le roi donne 600 livres de pension annuelle à Jean de Pomairols pour ses services rendus à Villefranche-de-Rouergue à l’occasion de la peste de 1628.
L’histoire du tableau de Jean de Pomairols
Quelques années après la terrible épidémie, des contestations au sujet du pouvoir des Consuls éclatent. Le portrait de Jean de Pomairols et la plaque de cuivre sont brisés et enlevés par le sieur François Bouffard, conseiller, beau-frère de M. Durieu, juge mage.
Un procès criminel se tient entre Jean de Pomairols et les consuls, tenus pour responsables de cette violente action. Suite au procès, un arrêt du parlement de Toulouse lui donne raison. Les consuls sont condamnés à refaire, à leurs frais, un nouveau portrait ainsi qu’une nouvelle plaque de cuivre.
Depuis, ce tableau dont l’auteur n’est pas connu a toujours été conservé dans les locaux du Consulat puis dans les hôtels de ville successifs, en mémoire du dévouement de Jean de Pomairols pour sa ville. Il est encore visible aujourd’hui au premier étage de l’hôtel de ville. Il est à mettre en relation avec une toile du Musée Urbain Cabrol qui illustre l’action de Jean de Pomairols lors de la peste de 1628.
Le tableau, de dimension impressionnante (193,5 cm de hauteur et 106 cm de largeur), a été restauré en 2017.
Jean de Pomairols est représenté en pied, de trois-quarts. Il semble poser sa main gauche sur sa hanche tandis que son autre bras repose sur un fauteuil de bois au dossier droit.
Pomairols est vêtu de l’habit noir rappelant sa fonction de juge criminel. La partie inférieure de la toile est ornée d’un cartouche rectangulaire peint en trompe-l’œil avec une inscription qui rend hommage à la grande humanité de Pomairols :
TALIS ERAT QUI ME FUNESTIS CLADIBUS ICTAM
SUSTINVIT PRAESENS ET IN IPSA MORTE REFAECIT
QUEM NUNC ILLA MANET MAGNAE PIETATIS IMAGO
PARVA SED AD SEROS MAIOR VENTURA NEPOTES
SI QUID AMOR PATRIAE SI QUID BENEFACIA INVATIS
Les armoiries de Pomairols apparaissent à gauche de sa tête : D’argent, au pommier, arraché, de sinople, fruité de gueules, au lion de sable, longé de gueules et passant.
Pour en savoir plus sur Villefranche-de-Rouergue, son patrimoine et son histoire :
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