Villefranchois célèbres|

Sur notre commune, deux stèles rappellent le lourd tribut que la Résistance villefranchoise a payé à l’occupant nazi, en juillet 1944 :

  • la première stèle est visible au lieu-dit Fondiès (D47, avenue de la Libération),
  • la seconde stèle se situe côte du bois du Couati (D89, avenue des Maquisards).

Les noms de 7 hommes figurent sur ces stèles :

  • sur la stèle de Fondiès :
    • Robert Maurel,
    • Robert Mouly,
    • Georges Védrines,
  • sur la stèle du bois du Couati :

En juin 1944, le débarquement des troupes alliées en Normandie redonne espoir aux Résistants français et à la population toute entière.

Près de Villefranche, les maquis du Puech de Rivals, d’Ols, de Prévinquières (maquis du Guesclin) ou du causse de Gelles grossissent, et ses membres se préparent à en découdre.

Nous sommes presque un an après la révolte des soldats SS yougoslaves contre leurs chefs, épisode qui a plongé Villefranche dans l’horreur. Nul ne le sait encore, mais la barbarie s’apprête à frapper de nouveau.

Le récit des évènements du 24 juillet 1944

stèle résistance fondiès Villefranche-de-Rouergue
Stèle au lieu-dit Fondiès

Le 24 juillet 1944, en soirée, trois membres du groupe FTP (Francs-tireurs et partisans) du Puech de Rivals sont arrêtés à l’entrée de Villefranche par la colonne blindée allemande Wilde, venue de Figeac pour soumettre les maquis de l’ouest Aveyron.

Les trois maquisards tentaient de se ravitailler ; leur nom : Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse.

Les responsables du maquis du Puech de Rivals apprennent cette mauvaise nouvelle par une “liaison” de Villefranche. C’est alors que quatre Résistants décident de quitter le camp en voiture : leur but, rejoindre le maquis d’Ols pour porter l’information au P.C. du bataillon.

À bord de ce véhicule : le sous-lieutenant Robert Maurel, Robert Mouly, Georges Védrines et un certain Dintilhac.

Or les quatre Résistants ignorent la présence de barrages sur les routes. Ils empruntent la route du bois du Couati et arrivent à Fondiès : là, une habitante, Mme Bastide, les informe du danger.

Mais il est déjà trop tard : les soldats allemands aperçoivent la voiture et la mitraillent.

Seul Dintilhac réussira à fuir sans être touché ; il parviendra à rejoindre le maquis dans la nuit. Ses trois compagnons, morts sous les balles, seront enfouis dans une fosse creusée par des ouvriers réquisitionnés par les Allemands.

Le massacre du 25 juillet 1944

stèle résistance bois de Couati Villefranche-de-Rouergue
Stèle au bois du Couati

Prisonniers depuis la veille, les trois FTP Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse sont interrogés dans l’après-midi du 25 juillet 1944.

Durant deux heures, les nazis tentent, en vain, de leur arracher des informations sur le maquis. Menottés, ils seront conduits peu après 15h00 en direction de la ferme du Puech de Rivals, là où les Allemands soupçonnent la présence du maquis (cette information leur est donnée par l’espionne sarroise Freda Stern, installée à Villefranche, et son père).

Mais en traversant le bois du Couati, les Allemands font stopper le convoi. Paul Benne et Émile Lambert sont lâchement assassinés d’une balle dans la nuque. Leur corps roule dans le ravin jusqu’au ruisseau.

Le dernier et le plus jeune des prisonniers, Jean Toulouse, est emmené vers la ferme. Une centaine de soldats allemands se tiennent prêts à attaquer le maquis.

L’assaut est donné vers 16h30, mais les maquisards ne sont plus là. Une explosion se fait entendre, la ferme prend feu. En début de soirée, les assaillants quittent les lieux.

Ce n’est que le lendemain que le corps de Jean Toulouse sera retrouvé sur un tas de braises : il a été torturé et amputé de tous ses membres.

Le corps de Paul Falipou, un jeune homme qui travaillait sa vigne, est lui-aussi retrouvé à proximité.

La colonne Wilde quittera Villefranche dans le courant de l’après-midi du 26 juillet 1944, poursuivant son périple sanglant vers Albi.

Villefranche-de-Rouergue n’oubliera jamais ces terribles évènements, et continuera à en transmettre le souvenir à ses enfants. Une commémoration a lieu le 24 juillet de chaque année en ce sens, l’occasion de raviver la mémoire de ces sept hommes morts pour la France et pour notre liberté.

stèle du bois de couati commémoration résistance
Ci-dessus : le 24 juillet 2022, comme tous les ans, la municipalité a rendue hommage aux sept résistants villefranchois morts pour la France à Fondiès et au Bois du Couati. Le sacrifice de ces hommes qui tombèrent face à des éléments de la colonne allemande “Wilde” a donc été commémoré.
Les cérémonies ont été présidées par M. Jean Michel Bouyssié, adjoint au Maire de Villefranche de Rouergue, le déroulement de ces commémorations était mené par le Ltn (r.c.) Thompson, Conseiller Municipal, des gerbes ont été déposées par l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants (Marie-Jo Moysset), le conseil régional (Pascal Mazet) et la municipalité (J-M Bouyssié).
Une minute de silence a été respectée puis l’assemblée a chantée notre hymne national la Marseillaise. Une délégation s’est ensuite rendue au monument de Gelles.

Les sépultures au cimetière de Villefranche-de-Rouergue

Sur le rond-point central du cimetière Sainte-Marguerite de Villefranche-de-Rouergue, à l’ombre des grands cèdres, se trouvent les sépultures de Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse. Leurs noms sont inscrits sur le socle de la croix centrale :

Benne Lambert Toulouse résistants Villefranche-de-Rouergue

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