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Le 2 septembre 1944 paraît le premier numéro du “Villefranchois libéré”, qui succède au journal local le “Narrateur”. Ce numéro est publié sous le “patronage du comité de libération”. Explications.

La libération de Villefranche-de-Rouergue.

Le 18 août 1944, la dernière garnison allemande quitte Rodez. Le Comité départemental de la Libération nationale (autorité politique reconnue par le gouvernement provisoire de la République française) prend la main de l’administration départementale : l’Aveyron est officiellement libérée, presque trois mois après le débarquement de Normandie.

Le dimanche 20 août, les résistants des FFI (Forces françaises de l’intérieur) et les FTP (Francs-tireurs et partisans) prennent possession de Villefranche-de-Rouergue. Dans les heures qui suivent, des rassemblements sont organisés en hommage aux morts et des défilés ont lieu dans les rues abondamment pavoisées, au milieu de l’enthousiasme populaire.

Le mardi 22 août, la population villefranchoise est invitée à une grande manifestation patriotique place Notre-Dame.

En fin de la même semaine, le journal local, le Narrateur, publie sa dernière feuille en recto-verso, laquelle regroupe 3 numéros (3294, 3295 et 3296) datés du 12, du 19 et du 26 août 1944.

Après 122 années d’existence, le Narrateur s’efface : place au “Villefranchois libéré”. Mais pourquoi ce changement de nom ?

L’avènement du “Villefranchois libéré”, nouveau journal local.

Le premier numéro du “Villefranchois libéré” paraît le 2 septembre 1944. L’impression est toujours assurée par l’imprimerie Salingardes, la présentation est la même que celle du Narrateur, le prix est identique, mais le nom du gérant change. On remarque aussi un changement dans le ton : un message du Comité de libération apparaît en une, et l’édito annonce la couleur :

Le “Narrateur” disparait. Vive le “Villefranchois libéré” !
En vertu du décret sur la presse édicté par le Gouvernement provisoire de la République, l’interdiction immédiate de paraître est prévue pour tous les journaux qui ont continué à paraître en zone sud plus de 15 jours après le 11 novembre 1942.
De ce fait, le “Narrateur” disparait et est remplacé par le “Villefranchois libéré”.
Notre presse née de la Résistance, de l’Union et du combat commun de tous les Français saura faire régner un nouvel ordre, bien différent, on s’en doute, de l’ordre nouveau imposé quatre ans durant par la presse de Vichy.

Ce premier numéro est entièrement consacré à la Résistance. Il revient sur la journée de la Libération (dimanche 20 août) et sur la grande manifestation du 22 août place Notre-Dame, qui a vu se succéder plusieurs orateurs largement applaudis, notamment le maire d’Aubin et les chefs des différents maquis.

Le journal annonce aussi les premières décisions politiques :

  • M. Soléry, maire d’Ols, résistant de la première heure, est nommé comme sous-préfet intérimaire,
  • les organes de Vichy sont dissous,
  • les journaux autorisés par Vichy sont interdits,
  • le “Villefranchois libéré” est créé.

Le journal évoque aussi la poursuite des combats dans le reste de la France et en Europe.

Au verso de la feuille, on trouve quelques nouvelles locales, ayant trait notamment à la libération des villages et à la formation des comités locaux. La réouverture du cinéma le Vox est évoquée. On retrouve aussi les prix alimentaires, les horaires de train pour Toulouse ainsi que les petites annonces.

Téléchargez le premier numéro du “Villefranchois libéré”.

Le Villefranchois libéré numéro 1

Cliquez ci-après pour télécharger en pdf le numéro complet :

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