Dans une des plus anciennes maisons de la bastide de Villefranche-de-Rouergue a été mis à jour, dans la salle de réception, un panneau mural peint.
La transformation annoncée de ce lieu en habitation moderne a amené la Société archéologique de Villefranche à déposer ce décor dont l’iconographie est inédite.
Une originale peinture murale gothique civile.
Malgré l’état avancé de la dégradation, il a été possible de sauvegarder la partie la plus importante de la fresque, en particulier la représentation d’une femme de grande beauté, tenant dans sa main droite un faucon dont on aperçoit que le bec, et, dans sa main gauche une levrette filant quenouille (une quenouille est un petit bâton garni de matière textile, matière que l’on file en la dévidant au moyen d’un fuseau).
L’interprétation divise les historiens de l’art. S’agit-il d’une représentation symbolique ? Le contexte historique, la datation précisée du troisième quart du XIVème, permettent de proposer qu’il s’agisse d’une exceptionnelle et inédite image d’Aliénor d’Aquitaine.
Qui était Aliénor d’Aquitaine ?
Aliénor d’Aquitaine (1137-1204) était duchesse d’Aquitaine et comtesse de Poitiers. Elle a joué un rôle très important dans les relations entre la France et l’Angleterre au XIIème siècle, épousant successivement le roi de France Louis VII puis Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre. Elle a ainsi influé sur le rapport de force entre les deux puissances européennes, en apportant ses terres à l’un puis à l’autre.
À la cour fastueuse qu’elle tient en Aquitaine, Aliénor favorise l’expression poétique des troubadours en langue d’oc.
Aliénor était un personnage haut en couleur. Sa participation à la deuxième croisade (1147-1149) fera beaucoup parler. On lui attribuera une aventure avec son oncle Raimond de Poitiers, prince d’Antioche. Elle revient de croisade séparée de Louis VII ; elle est capturée par des navigateurs grecs, sauvée par des Normands et se retrouve en Sicile avec le roi, mais les tentatives de réconciliation entre les deux époux échoueront.
La fresque aujourd’hui.
La fresque fait partie actuellement des collections du musée municipal Urbain Cabrol (MUC).
Voici une photo de la fresque sur son lieu d’origine :
Pour en savoir plus :
Société archéologique de Villefranche-de-Rouergue
ste.archeo.villefranche {@} gmail.com